Et vous, votre journée?

Aventure du jour: 8 septembre 2019 , mis en ligne le 3 octobre 2019

Aujourd’hui dimanche, j’avais l’intention de sortir de chez nous et de marcher toute la journée à l’aventure et à l’écoute de la vie.

Ma matinée s’est allongée, j’ai avancé un peu dans la mise en place du présent blogue et j’ai proposé au père de mes enfants d’en prendre un. J’entendais ma grande hurler pour tout et pour rien, et il a confirmé qu’il était fatigué. Elle est donc arrivée avec son ensemble de cuisinette d’une marque beaucoup trop chère, j’ai joué un peu avec elle, autant que faire se puisse.

Elle voulait retourner chez son père plus tard. J’ai décidé que ce serait jouer, diner, siesta puis aller hop, chez papa. Je lui ai proposé toutes sortes de jeux mais rien ne l’accrochait. Le choix de diner fut cependant plus convaincant : un rappel d’un poulet pesto accompagné de pâtes sauce crème pesto qu’on avait cuisiné ensemble quelques semaines auparavant l’alléchait! Par chance, même si j’en avais romantiquement dévoré une portion avec moi-même et une chandelle la veille (par un étrange hasard), il m’en restait une couple d’escalopes déjà préparées dans le congélateur. Pâtes crème et pesto, et broco indignement congelé complèterait le tout. Quelles sont les chances pour qu’elle réclamme mon menu de la veille, me suis-je demandé. Mais qu’importe! La vie parfois. Faudra intégrer le tout au menu permanent, c’est un succès chez mes deux moussaillons! Ca relève presque du miracle!

On a préparé ça ensemble, en essayant de lui inculquer quelques principes de base de la cuisson des pâtes et de la préparation de diner. Nous mangeâmes goulûment puis le courage me manqua pour convenablement lui montrer chaque étape qui suit le repas… Résultat d’une TSA dyspraxique et d’une TDAH brulée. Elle a quand même inséré quelques assiettes dans le lave-vaisselle, la capsule dans le compartiment et appuyé sur le piton pour que la machine lave la vaisselle par magie!

On a joué un peu, j’ai probablement trop cherché la connection avec ceux qui sont loin à l’aide de mon appareil de communication magique plutôt que d’être présente à la moitié de ce qui me tient le plus à cœur au monde (ma fille), parce que quand ca arrive, elle se met a tout détruire sur son passage, comme ses jouets, pour avoir de l’attention. Super technique! C’est clairement à retravailler :-/.

Trop énervée, pour ne pas dire au bord de l’hystérie, c’était le temps de gagner le lit douillet pour un repos nécessaire… Mais encore fallait-il… refaire son lit, victime d’un débordement lors de mon dernier jour de garde. Hystérique, elle se roulait joyeusement dans les couvertures en souhaitant que je fasse comme si de rien n’était et que je la cherche. Ptite cocotte. On a fait le lit, moi semi désespérée, semi ravie, puis on a essayé de dormir. Pour une raison étrange, après une première tentative de s’assoupir doucement, l’hystérie s’est réemparée d’elle et je devins la cible d’attaques : coups de tête et coups de pieds en riant… après quelques menaces de quitter la pièce et de la laisser dormir seule, elle s’est approchée, je l’ai pris doucement alors qu’elle embarquait sur mon lit, lui ai offert de dormir près de moi, dans mes bras, et on a finit en cuillère, alors qu’elle s’assoupit enfin, relâchée et sereine. Un moment précieux pour une cocotte qui semble toujours fuir de tels rapprochements, et une maman touchée, reconnaissante, de partager un si rare doux moment… Quand notre fille a traversé tant d’épreuves, c’est difficile, dans de tels moments, de ne pas invoquer quelque puissance supérieur et de remercier la vie qu’elle soit toujours là, avec un potentiel encore à découvrir. Gratitude, Compassion, espoir…

Ce délicieux moment fut bref! Le sommeil léger, le chien se tassa peut-être 15 minutes plus tard avant qu’elle ne s’éveille. Le moment s’étira quand même quelques minutes, échangeant câlins et bisous, avec ma grande puce qui appréciait « C’est bon, des câlins ».

Ma mission reprit donc quelques minutes plus tard, après que j’eusse mis mon social à date (interagit avec ma gang). Je me sauvais donc pour aller travailler quelque part, à l’aventure, où la vie me mènerait.

Marcher, observer ma posture, trouver un ptit café en direction de la montagne. « Maman, tu vas aller dans la forêt? » m’avait demandé mon fils, quand je leur ramenai notre bête. Inspiration divine ou suggestion, je laissai mes pas me mener vers cette étendue de rare nature dans notre belle vile située à quelques pas: Le Mont-Royal.

Pour une raison étrange, j’ai cru bon d’autoriser mon ordi à trouver le moyen de faire des mises à jour avant que le ptit café où j’avais pris racine ne ferme! Il était donc temps pour une pause et pour poursuivre l’aventure.

Je vous écris ces quelques lignes du haut du belvédère du Mont-Royal. Un Arc-en-ciel m’accueillait dans les paysage, magnifique vue, au-dessus de l’un des arrondissements de la Rive-Sud de Montréal. Ma geographie en la matière était trop faible pour que je sache de où il semblait émerger. Mais qu’importe, je ressentais une grande gratitude comme j’en ressens souvent devant les merveilles de la nature. Merci la vie! Un ptit cadeau comme elle en fait parfois, comme pour dire : bravo la mère ! C’est là qu’il fallait que tu sois. J’admets aussi que ce n’était pas s’en évoquer mon rendez-vous de la semaine avec un mystérieux bonhomme, a qui j’avais donné rendez-vous dans les environs quelques jours plus tard… Était-ce un signe de la vie? Cet arc-en-ciel émergeait-il d’où un futur gai se trouverait?

Je me pris donc un ptit drink au café suspendu, probablement suspendu la pour la saison estivale, me suis installée pour écrire sur mon ordi, sagement transporté, entre quelques échanges de textos et d’appels, au rythme de Bob Marley et ses suppportaires, rythme qui crie de ralentir et de profiter de la vie avec un ptit join bien roulé.

Mot clé: ra.len.tir…


Mon élan s’interrompit étrangement: Voila qu’un jeune homme, d’à peine plus de 10 ans, fouille dans la poubelle en quête des contenants consignés d’alluminium jettés là sans se poser de question. Il les cueille, les vides, les mets dans son sac. Jsais pas si ses parents le coach pour faire vivre la famille ou si c’est sa propre initiative, pour constituer son fonds d’études ou son argent de poches… Jsais pas si c’est triste, mignon, magnifiquement rempli de conscience pour notre planête qu’on détruit tranquillement ou juste… rien!

C’est ça un esprit en arborescence. Ca part dans toutes les directions! Quand on le maitrise bien, on peut même lui enseigner à lâcher prise…

Après quelques photos du panorama, alors que le soleil se cachait doucement à l’horizon et que le café fermait ses panneaux de plywood pour la journé, pensant que la noirceur envahissait calmement la montagne, j’ai pris le chemin, d’abord dans le stationnement du belvédère, en repensant aux gens qui y viennent pour se frencher dans l’auto de leurs parents, puis sur l’accottement du chemin qui descend la montagne, endroit souvent pointé du doigt pour les accidents mortels qui y sont arrivés. Je marchais calmement, en tâchant de déconnecter de mes habituelles tendances à trop regarder mes appareils de connections, savoir si j’existait encore pour des gens. Je tachais d’apprécier le moment, d’être ici et maintenant, mission du jour alors que j’allais grimper un peu la montagne avec moi même.

A posteriori, je me demande si on est vraiment bien avec soi-même ou si le bonheur n’est vraiment réel que lorsqu’il est partagé… je pense qu’un entre deux rend grand service à tous et qu’on peut se ressourcer de part et d’autre.

Rendue en bas, j’aggripai mon appareil pour constater qu’un amie, plutôt une connaissance, m’avait écrit. Elle attendait l’autobus pour redescendre elle aussi du Mont-Royal! Quel hasard! Et elle m’écrivait à ce moment. J’ai cru pour un instant que j’allais trouver de la compagnie et une nouvelle aventure, mais je sens qu’elle avait aussi choisi de se choisir ce soir là, et n’a pris mon message que quelques jours plus tard.

Je suis arrêtée à l’épicerie sur le chemin du retour, question d’avoir quelques trucs pour mes moussaillons le lendemain. Puis je suis tranquillement rentrée à la maison…

C’était ainsi que se terminait mon week-end avec moi-même!

Voilà, c’est peut être la fin de l’aventure du jour! Pis vous, votre journée?