Anniversaire du drame de la polytechnique

Comment adresser, en ce 6 décembre 2022, un tel événement? Les témoignages fusent, comme à chaque année, sur les médias sociaux, mais comment l’adresser vraiment.

On cherche les mots. Je cherche les mots. « Drame de la polytechnique ». Tuerie, devrais-je dire. J’ai vue l’image sur les réseaux sociaux, en hommage sur la photo de profil d’une amie, pour enfin la retrouver, et l’emprunter à mon tour, sur wikipédia. La beauté et la symbolique de la représentation du monument commémoratif n’a probablement d’égal que l’ampleur de la tristesse de l’événement… Ces lumières montant au ciel comme on aime s’imaginer que ces femmes y sont montées… C’est plus féérique que la réalité…

Comment? Comment un homme peut arriver à une telle folie? Et comment tant d’hommes (peut être de femmes aussi) le font si souvent aux États-Unis. Mais dans quel monde on vit? Mais ici, ce n’est pas n’importe quel homme dérangé, c’était un homme d’une misogynie inégalée…

Ailleurs, une autre femme parle de la peur au ventre qu’elle porte au quotifien à l’idée d’une telle atrocité… On voit tantôt la plaque commémorative des 14 FEMMES qui ont perdu la vie, que dis-je, à qui on a arraché la vie. Oui, simplement parce qu’elles étaient femmes, parce que, comme chaque mère, elles avaient des organes féminins, un utérus pour former, porter et donner la vie… et tantôt les témoignages de comment d’autres ont vécu ce jour là ou s’y identifient…

Indescriptible, inconcevable… J’ai la chance de ne pas avoir cette peur au ventre, mais je dois avouer que si je laisse mon esprit mettre mes enfants à ma place, il me serait facile de laisser cette peur au ventre titiller mes entrailles… Je ne peux imaginer et je ne veux imaginer…

J’en suis arrivée à être en paix avec tant d’événements que je vis et je ne laisse plus la peur, l’anxiété, dicter mon état ou mes actions, mais je comprends encore très bien ceux qui la vivent…

Ce jour là, le Québec a été témoin d’une des plus grande violence que le sexe féminin a pu vivre. Mais cet acte, malheureusement, n’était que le reflet des états d’âme de plusieurs autres, j’en ai bien peur…

Ces quelques mots me semblent vides, comme le vide qui m’habite quand j’essaie de pousser la réflexion. Déjà 26 ans que ce drame de la polytechnique teint à jamais notre calendrier québécois. Soites, il en sera ainsi… Puissent-elles reposer en paix, leurs familles et leurs proches, trouver la paix, et puisent-ellles servir à ce qu’on réfléchisse à comment on pourra, nous, vivre toujours plus en paix.

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Gratitude inusitée

En cet après-midi de fin d’automne, alors qu’elle lisait (en audio, est-ce lire quand même?) « Les 5 regrets des mourants », le livre issu d’un article qu’elle avait croisé plusieurs années auparavant et dont les points saillants l’avait beaucoup marquée, elle ne pouvait s’empêcher de constater l’ampleur de la gratitude qui l’habitait, somme toutes d’une manière des plus inusitées.

L’autrice racontait l’histoire d’un homme d’affaires ayant connu beaucoup de succès qui, comme tous ses patients, était à l’aube de sa mort. Il avait travaillé fort, admettant même être devenu accro aux sentiments que la clôture de ses grosses transactions négociées lui apportaient. Une de plus. Toujours une de plus. Il admettait que l’ensemble de ses fonctions ne le rendaient pas tant heureux, mais il appréciait la prestance qui venait avec elles. Il avait finit par promettre à sa femme de prendre sa retraite, mais juste après cette dernière transaction, qui s’achèverait juste 1 an plus tard… Mais cette dernière, qui l’avait tant attendue pour qu’il la rejoigne enfin et qu’ils profitent enfin ensemble de la vie, l’avait prédécédée violemment, emportée par une grave maladie, 3 mois avant la date prévue de retraite…

En écoutant ce touchant récit, elle réalisait la « chance » qu’elle avait eu d’avoir une fille malade, d’une condition qui mettait sa vie en danger.

La chance !?!

Comment était-ce possible pour une maman, qui avait traversé l’enfer, la peur, l’incertitude, le combat de sa fille contre la mort, un combat qui ne se terminerait jamais, d’affirmer sa chance et sa gratitude?

Simplement parce que cela lui avait appris l’essence de la vie. Et que ce cadeau lui avait été livré non pas sur son lit de mort, mais avant 40 ans. Ce cadeau, quelque peu empoisonné, mettait quand même en danger la chair de sa chair, mais rester dans une forme d’équilibre, s’aligner avec ses valeurs et profiter avec gratitude des instants qu’elle avait gagné avec elle, semblait faire partie de la recette pour la garder en vie et avec elle… Alors elle tentait d’en faire bon usage…

Mais comment? Une fois le choc passé, le paradoxe entre la nécessité de poursuivre la vie dans sa futilité à l’ombre de la grave maladie, résorbé, elle avait soupçonné, ou compris, que sa raison d’être sur cette humble Terre était d’en profiter, et si elle y arrivait, de partager à qui voulait bien l’entendre, que cette vie est somme toutes précieuse et simple.

Et quelle était cette raison d’être, comment en profiter?

Possiblement, trop simplement, de vivre une vie où l’amour, la joie, le plaisir, dans la reconnaissance et le détachement menaient au bonheur. Aux moments de bonheur qui s’alignent plus facilement dans la plénitude.

Que ceux qu’on aime et ceux qui nous entourent sont non seulement les plus importants, mais LE plus important de la vie, que la vie n’est pas faite pour engranger les dollars comme elle l’avait cru et essayé pendant des années (par chance, sommes toutes, peu d’années). Que le but ultime était probablement simplement d’apprendre à d’être le plus gentil et sensible possible, et, par la bande, d’être disponible pour les petites missions qui se présentaient pour servir la vie au meilleurs de nos capacités… Petites missions qui pouvaient parfois devenir grandes. Eh oui, que la raison d’être d’un humain, et de n’importe quel être vivant, était possiblement, simplement, d’être, où il était, et de suivre ce que son coeur l’inspirait, sa tête croyait et son corps lui permettait de faire au mieux. 

Et ça se résumait parfois à collectionner les moments à rendre service, à reconnaître les gestes que plusieurs font par considération, à offrir des sourires et à saluer les gens pour qu’ils ressentent qu’ils sont à leur place, aussi. Après tout, n’était-ce pas tout ce qu’on apportait avec nous? Ces moments, petits et grands… Ces moments partagés, échangés, avec les créatures et les personnes croisées…

Elle ne pouvait s’empêcher de penser aux limitations inconscientes que revêtent les gens prompts au jugement, au cynisme, trop préoccupées par leur succès qu’ils en ignorent l’utilité et la finalité du pourquoi on à la chance de se matérialiser ici sur terre!

Être Heureux! Et pourquoi pas partager ce bonheur en faisant ce que chacun de nous fait de mieux! Servir, sourire, aimer, aider, cultiver les moments si signifiants… comme les partager, ici et maintenant.

(Elle souhaitait quand même à tous ceux qu’elle pouvait croiser de ne pas avoir à traverser autant d’épreuves qu’on avait dû lui faire subir pour qu’elle comprenne enfin!)

Note: la lecture de la suite du récit mit en valeur que son sentiment de gratitude est souvent partagé par les gens qui ont, aussi, traversé l’enfer. L’histoire se poursuit avec une patiente qui a perdu une fille à une leucémie en tout jeune âge. N’en demeure pas moins qu’elle souhaite à tous de contourner ce passage pour apprendre à profiter avant de se rendre là!

Et vous, votre journée?

Aventure du jour: 8 septembre 2019 , mis en ligne le 3 octobre 2019

Aujourd’hui dimanche, j’avais l’intention de sortir de chez nous et de marcher toute la journée à l’aventure et à l’écoute de la vie.

Ma matinée s’est allongée, j’ai avancé un peu dans la mise en place du présent blogue et j’ai proposé au père de mes enfants d’en prendre un. J’entendais ma grande hurler pour tout et pour rien, et il a confirmé qu’il était fatigué. Elle est donc arrivée avec son ensemble de cuisinette d’une marque beaucoup trop chère, j’ai joué un peu avec elle, autant que faire se puisse.

Elle voulait retourner chez son père plus tard. J’ai décidé que ce serait jouer, diner, siesta puis aller hop, chez papa. Je lui ai proposé toutes sortes de jeux mais rien ne l’accrochait. Le choix de diner fut cependant plus convaincant : un rappel d’un poulet pesto accompagné de pâtes sauce crème pesto qu’on avait cuisiné ensemble quelques semaines auparavant l’alléchait! Par chance, même si j’en avais romantiquement dévoré une portion avec moi-même et une chandelle la veille (par un étrange hasard), il m’en restait une couple d’escalopes déjà préparées dans le congélateur. Pâtes crème et pesto, et broco indignement congelé complèterait le tout. Quelles sont les chances pour qu’elle réclamme mon menu de la veille, me suis-je demandé. Mais qu’importe! La vie parfois. Faudra intégrer le tout au menu permanent, c’est un succès chez mes deux moussaillons! Ca relève presque du miracle!

On a préparé ça ensemble, en essayant de lui inculquer quelques principes de base de la cuisson des pâtes et de la préparation de diner. Nous mangeâmes goulûment puis le courage me manqua pour convenablement lui montrer chaque étape qui suit le repas… Résultat d’une TSA dyspraxique et d’une TDAH brulée. Elle a quand même inséré quelques assiettes dans le lave-vaisselle, la capsule dans le compartiment et appuyé sur le piton pour que la machine lave la vaisselle par magie!

On a joué un peu, j’ai probablement trop cherché la connection avec ceux qui sont loin à l’aide de mon appareil de communication magique plutôt que d’être présente à la moitié de ce qui me tient le plus à cœur au monde (ma fille), parce que quand ca arrive, elle se met a tout détruire sur son passage, comme ses jouets, pour avoir de l’attention. Super technique! C’est clairement à retravailler :-/.

Trop énervée, pour ne pas dire au bord de l’hystérie, c’était le temps de gagner le lit douillet pour un repos nécessaire… Mais encore fallait-il… refaire son lit, victime d’un débordement lors de mon dernier jour de garde. Hystérique, elle se roulait joyeusement dans les couvertures en souhaitant que je fasse comme si de rien n’était et que je la cherche. Ptite cocotte. On a fait le lit, moi semi désespérée, semi ravie, puis on a essayé de dormir. Pour une raison étrange, après une première tentative de s’assoupir doucement, l’hystérie s’est réemparée d’elle et je devins la cible d’attaques : coups de tête et coups de pieds en riant… après quelques menaces de quitter la pièce et de la laisser dormir seule, elle s’est approchée, je l’ai pris doucement alors qu’elle embarquait sur mon lit, lui ai offert de dormir près de moi, dans mes bras, et on a finit en cuillère, alors qu’elle s’assoupit enfin, relâchée et sereine. Un moment précieux pour une cocotte qui semble toujours fuir de tels rapprochements, et une maman touchée, reconnaissante, de partager un si rare doux moment… Quand notre fille a traversé tant d’épreuves, c’est difficile, dans de tels moments, de ne pas invoquer quelque puissance supérieur et de remercier la vie qu’elle soit toujours là, avec un potentiel encore à découvrir. Gratitude, Compassion, espoir…

Ce délicieux moment fut bref! Le sommeil léger, le chien se tassa peut-être 15 minutes plus tard avant qu’elle ne s’éveille. Le moment s’étira quand même quelques minutes, échangeant câlins et bisous, avec ma grande puce qui appréciait « C’est bon, des câlins ».

Ma mission reprit donc quelques minutes plus tard, après que j’eusse mis mon social à date (interagit avec ma gang). Je me sauvais donc pour aller travailler quelque part, à l’aventure, où la vie me mènerait.

Marcher, observer ma posture, trouver un ptit café en direction de la montagne. « Maman, tu vas aller dans la forêt? » m’avait demandé mon fils, quand je leur ramenai notre bête. Inspiration divine ou suggestion, je laissai mes pas me mener vers cette étendue de rare nature dans notre belle vile située à quelques pas: Le Mont-Royal.

Pour une raison étrange, j’ai cru bon d’autoriser mon ordi à trouver le moyen de faire des mises à jour avant que le ptit café où j’avais pris racine ne ferme! Il était donc temps pour une pause et pour poursuivre l’aventure.

Je vous écris ces quelques lignes du haut du belvédère du Mont-Royal. Un Arc-en-ciel m’accueillait dans les paysage, magnifique vue, au-dessus de l’un des arrondissements de la Rive-Sud de Montréal. Ma geographie en la matière était trop faible pour que je sache de où il semblait émerger. Mais qu’importe, je ressentais une grande gratitude comme j’en ressens souvent devant les merveilles de la nature. Merci la vie! Un ptit cadeau comme elle en fait parfois, comme pour dire : bravo la mère ! C’est là qu’il fallait que tu sois. J’admets aussi que ce n’était pas s’en évoquer mon rendez-vous de la semaine avec un mystérieux bonhomme, a qui j’avais donné rendez-vous dans les environs quelques jours plus tard… Était-ce un signe de la vie? Cet arc-en-ciel émergeait-il d’où un futur gai se trouverait?

Je me pris donc un ptit drink au café suspendu, probablement suspendu la pour la saison estivale, me suis installée pour écrire sur mon ordi, sagement transporté, entre quelques échanges de textos et d’appels, au rythme de Bob Marley et ses suppportaires, rythme qui crie de ralentir et de profiter de la vie avec un ptit join bien roulé.

Mot clé: ra.len.tir…


Mon élan s’interrompit étrangement: Voila qu’un jeune homme, d’à peine plus de 10 ans, fouille dans la poubelle en quête des contenants consignés d’alluminium jettés là sans se poser de question. Il les cueille, les vides, les mets dans son sac. Jsais pas si ses parents le coach pour faire vivre la famille ou si c’est sa propre initiative, pour constituer son fonds d’études ou son argent de poches… Jsais pas si c’est triste, mignon, magnifiquement rempli de conscience pour notre planête qu’on détruit tranquillement ou juste… rien!

C’est ça un esprit en arborescence. Ca part dans toutes les directions! Quand on le maitrise bien, on peut même lui enseigner à lâcher prise…

Après quelques photos du panorama, alors que le soleil se cachait doucement à l’horizon et que le café fermait ses panneaux de plywood pour la journé, pensant que la noirceur envahissait calmement la montagne, j’ai pris le chemin, d’abord dans le stationnement du belvédère, en repensant aux gens qui y viennent pour se frencher dans l’auto de leurs parents, puis sur l’accottement du chemin qui descend la montagne, endroit souvent pointé du doigt pour les accidents mortels qui y sont arrivés. Je marchais calmement, en tâchant de déconnecter de mes habituelles tendances à trop regarder mes appareils de connections, savoir si j’existait encore pour des gens. Je tachais d’apprécier le moment, d’être ici et maintenant, mission du jour alors que j’allais grimper un peu la montagne avec moi même.

A posteriori, je me demande si on est vraiment bien avec soi-même ou si le bonheur n’est vraiment réel que lorsqu’il est partagé… je pense qu’un entre deux rend grand service à tous et qu’on peut se ressourcer de part et d’autre.

Rendue en bas, j’aggripai mon appareil pour constater qu’un amie, plutôt une connaissance, m’avait écrit. Elle attendait l’autobus pour redescendre elle aussi du Mont-Royal! Quel hasard! Et elle m’écrivait à ce moment. J’ai cru pour un instant que j’allais trouver de la compagnie et une nouvelle aventure, mais je sens qu’elle avait aussi choisi de se choisir ce soir là, et n’a pris mon message que quelques jours plus tard.

Je suis arrêtée à l’épicerie sur le chemin du retour, question d’avoir quelques trucs pour mes moussaillons le lendemain. Puis je suis tranquillement rentrée à la maison…

C’était ainsi que se terminait mon week-end avec moi-même!

Voilà, c’est peut être la fin de l’aventure du jour! Pis vous, votre journée?

Le prochain pas?

Vint un moment où on se demande: mais quel est le prochain pas à faire?

En ce moment, c’est beaucoup ce qui me hante.

Oui, je pourrais retourner sur les banc d’école pour obtenir une formation en coaching ou en relation d’aide, mais je sais que je serai assez rapidement de retour à la case départ: faire le pas nécessaire pour mettre ce que j’aurai appris en application.

L’autre stratégie consiste à sauter, faire un pas dans la brume, et puis un autre, et ajuster au fur et à mesure selon où ça mènera. De toute façon, je change souvent d’orientation selon ce que je ressens à chaque étape et si je n’aligne pas mes pas avec mes valeurs, je ne serai que plus perdue.

Ce blogue s’aligne avec ce constat, et le besoin de faire un pas de plus. Et je sens que le temps est plutôt venu de dire à la vie: où est ma place, plutôt que de la choisir.

Je ne sais pas si c’est triste ou merveilleux, mais je me sens bien souvent beaucoup plus comme un catalyseur entre les éléments et les individus que comme un produit ou un acteur comme tel, et c’est en catalysant que je sens que je suis à ma place, en mettant à profit mon esprit vif, mon raisonnement et mon intuition pour aider les gens à briller dans leurs forces.

À travers ces expériences, je suis inspirée par certaines bribes qui m’apparaissent comme LA vérité, bien que consciente qu’elle ne l’est peut-être pas, ou qu’elle l’est peut-être pour quelques instants dans l’éternité…

À suivre!

Une escapade et un TDAH

Ce matin, premier jour de la semaine après la rentrée scolaire, j’ai « pacquetés les ptits » comme on dit (par chance que leur tante en avait fait un bout la veille), accompagné ma fille dans son taxi, fini de préparer les trucs pour mon fils, et l’ai raccompagné à l’école avec notre gros toutou, pour sa marche matinale.

Jusque-là, rien de spécial sinon qu’une maman qui n’a pas eu beaucoup de break de sa charge de maman depuis un moi et qui avait hâte de décrocher enfin!

En promenant la bête, je me disais que j’avais dont hâte d’avoir plus de motivation dans ma vie de tous les jours et que je cherchais donc cette formule magique pour y arriver. J’ai croisé une maman et son fils qui se hâtaient d’arriver, les ai salués, et fini par recroiser la maman à son retour. En jasant avec elle, j’ai réalisé que j’avais oublié de donner à mes enfants leurs médicaments. Vous savez, ces ptites pillules pour qu’ils apprennent a fonctionner plus conformément à ce que la société leur exige?!?

J’ai donc écris à la prof de ma fille, qui avait 2 pillules en sa possession et une autorisation pour les lui donner, j’en ai pris 2 en me disant que la journée serait peut-être plus facile, et je suis allée a l’école de mon fils lui porter sa dose.

Tant qu’à être dans les drogues, je me suis dit qu’il était temps de retourner chez le plus grand dealer de la province chercher les pillules de plus, notamment la prescription de ma fille pour lui faire faire sa raisonnance magnétique cette semaine sans anesthésie générale, et les renouvellements pour mes TDAH et moi-même.

Fière d’avoir eu l’enthousiame d’aller à la pharmacie sans procrastiner, je m’en allais d’un pas décidé vers cette institution où l’on trouve semble-t-il de tout, même un ami! Était-ce déjà l’effet de ces capsules ingérées? Peut-être !

Après avoir parcourus les 700 mètres qui me séparent de mon but, j’empoignai la porte et la poussai vigoureusement. Rien. Elle résistait aussi fort que je pouvais la pousser. Tirer? Allait-ce fonctionner? Pousser encore, tirer. Incrédule, les points d’interrogation dans mon esprit devaient être flagrants quand une dame, aux allures à la fois de vieille sage et de femme de la rue trop propre (elle était quand même située où quémandent habituellement les mendiants) me répondit:

« c’est fermé ».

Fermé? Mais comment, fermé. Ce n’est jamais fermé une pharmacie. Fermé.

« 9:00 » qu’elle dit. « Il n’est pas 9:00 »

Alors voilà que dans un élan de motivation parfois rare, j’avais trouvé le moyen d’anéantir le pourtant si magnifique effort (dans les circonstances, ce genre d’effort est parfois monumental pour moi) en me cognant le nez sur la porte…

Mais je n’étais pas seule. J’avais environ une quinzaine de minutes à attendre. À la fois incrédule quant à l’ironie de cet effort en vain et souvent convaincue que rien n’arrive pour rien, je me suis demandée pourquoi la vie me voulait à cet endroit. J’allais prendre mon téléphone quand cette dame m’interpellait à nouveau pour me parler de ses bobos. Étonnamment, la conversation à pris une tournure assez intéressante quand elle m’a démontrer qu’elle était digne d’une savante folle ou d’une auteure de science fiction! En effet, elle avait hâte que les autos volent parce qu’on allait pouvoir stationner sur les toits et descendre les escalier, mais qu’il faudrait que ça fonctionne au solaire pour ne pas avoir de pollution ET que les rues pourraient alors être reverdies pour limiter encore plus la pollution. Je ne sais pas d’où venaient ses idées mais c’était rafraîchissant de discuter avec elle. Malgré ses apparences douteuses, elle avait clairement des idées rationnelles et innovatrices.

Elle est restée longtemps dans mes pensées aujourd’hui cette dame! Je pensais aussi aux gens dans la rue qui, par divers concours de circonstances fâcheuses, se retrouvent dans une situation précaire malgré eux. En jasant avec une amie, je réalisais aussi comment les plus chanceux et les mieux nantis se retrouvent médicamentés et les moins chanceux et les plus hypothéqués se retrouvent à la rue. Et combien d’esprits vifs s’y retrouvent, tombent dans la drogue, dans la misère, parce qu’ils n’ont pas eu l’encadrement, le soutien, la confiance et la bienveillance de gens autour d’eux. La prévalence des problèmes de consommation de drogues et d’alcool chez les TDAH et les surdoués est de parfois mesurée comme étant de 20% supérieure comparativement à la population en générale. Ça devient une forme d’automédication, de compensation pour essayer de fonctionner dans un monde qui n’est pas adapté aux gens différents. Mais comment pourrait-il être adapté? Certainement pas dans un monde mené par la rentabilité.

Je lisais un article la semaine dernière: « et si on misait sur la diversité plutôt que sur la méritocratie »

Mais on ferait quoi dans un tel monde? Il m’apparaît assez évident que notre modèle tourne mal et nous fait courir à notre perte, tout en échappant trop de gens sur le chemin.

Et portant:

  • très peu d’autres animaux travaillent autant que nous
  • Aucune autre animal ne doit travailler pour vivre, sinon que pour chasser ses repas

J’ai des fantasmes parfois d’un retour à la Grèce antique où les citoyens passaient trop de temps dans les cafés ou sur la place publique a philosopher (bon, ce serait maintenant plus inclusif comme activité), de travail de quelques heures par semaine, de semaines de 4 jours pour tout le monde…