Radisson, l’intention et le lâcher prise

En ce matin d’automne, je questionne! (mon prof de droit des biens avait sans doute raison de m’appeler « miss question »)

En m’adonnant à ma méditation quotidienne, un 10 minutes de silence cette fois-ci*, je fut interrompue par le devoir qui m’appelait. Je devrais plutôt dire: le devoir de ma fille oublié sur le divan! J’ai donc interrompu ce moment quotidien pour faire ce qu’il fallait: acheminer la chose à ses profs! C’était après tout le premier devoir qu’elle avait à faire avec elle (et peut-être même à vie!).

Oui, c’est permis. Tout ce qu’on désire est permis quand on médite! Seuls ingrédients nécessaires: une discipline joyeuse qui nous donne le coup de pied au derrière pour s’asseoir, et toujours autant de bienveillance que requis envers soi pour en tirer tous les bienfaits en évitant les reproches inutiles. Donc, interrompue par le devoir… de ma fille, mon regard fut attiré par la panoplie de livre et de trucs machin chouette de ma bibliothèque avant de se poser sur un livre: La clé de la maîtrise. Je me fis donc une mission du moment d’y jeter un œil hasardeux dès que mon silence du jour serait terminé! Une pratique que j’ai toujours appréciée, elle fut « validée » en lisant je ne sais plus quel livre (peut être l’alchimiste?) , où on y mentionnait effectivement que la vie pouvait nous parler et un réponse trouver son chemin dans notre esprit par un livre ouvert au hasard. Why not!

Bugg de technologie qui aurait étiré la pratique indéfiniment, je me levai après au moins 15 minutes pour y ouvrir une page au hasard. J’ouvrai le livre, curieuse. Mon mood était si motivé qu’il était impossible que je ne trouve rien d’intéressant…

Pour être franche, je n’ai pas apprécié là où mon oeil s’est d’abord posé! Non. J’ai du m’y replonger, et revenir a la page précédente, où cela faisait beaucoup plus de sens avec les ptits hasards dénichés après.

« La treizième partie qui suit explique pourquoi les rêves du rêveur se réalisent. Elle explique la loi de la causalité (dont j’ai tant entendu parler par ma mère, la loi de la causalité, ou de cause à effet) selon laquelle rêveurs, inventeurs, auteurs, financiers provoquent la réalisation de leurs désirs. Elle explique la loi permettant à la chose visualisée dans notre esprit de devenir nôtre en fin de compte. »

– Charles F. Haanel, La clé de la Maîtrise, p. 146

Hmmm, intéressant me dis-je!

En effet, j’avais aussi ouvert Un café avec Marie, de Serge Bouchard, à la nouvelle de Pierre-Esprit Radisson. Ce dernier avait été un grand aventurier, comme tant d’autres qui ont « découvert » des terres ou qui ont essayé, mais y ont laissé la vie. Intéressante nouvelle qui exprime bien ce rêve que font les rêveurs et qui démontre peut-être cette « loi de la causalité » puisque pour avoir quelque chose, il est souvent utile de la souhaiter!

Et que faire ensuite? Parce que je suis en perpétuel questionnement quant à ma vie et ma vocation, j’ai agrippé au passage « The purpose of your life » de Carol Adrienne. Sa réponse est assez simpliste, bien que souvent peu simple à réaliser: « Put your intention out there. Then let it go. » que je traduirais librement par: Formulez une intention. Puis laissez-la aller. Était-ce si simple, après tout? Probablement, je l’avais si souvent vécu!

Je vous laisse y réfléchir hihihi

À suivre!

* je choisis à chaque fois une pratique qui m’inspire et le silence m’inspirait en ce petit matin d’octobre. Je dis parfois à mes enfants « d’écouter le silence », ce qui enrage ma fille(*voir silence d’un soir de décembre), mais je me dis que je devrais plutôt dire « écoutez la vie » c’est bien plus inspirant! En effet, c’est souvent dans ces moments que, une fois chassées les pensées inutiles, m’arrivent des inspirations pertinentes et valeureuses!

Et vous, votre journée?

Aventure du jour: 8 septembre 2019 , mis en ligne le 3 octobre 2019

Aujourd’hui dimanche, j’avais l’intention de sortir de chez nous et de marcher toute la journée à l’aventure et à l’écoute de la vie.

Ma matinée s’est allongée, j’ai avancé un peu dans la mise en place du présent blogue et j’ai proposé au père de mes enfants d’en prendre un. J’entendais ma grande hurler pour tout et pour rien, et il a confirmé qu’il était fatigué. Elle est donc arrivée avec son ensemble de cuisinette d’une marque beaucoup trop chère, j’ai joué un peu avec elle, autant que faire se puisse.

Elle voulait retourner chez son père plus tard. J’ai décidé que ce serait jouer, diner, siesta puis aller hop, chez papa. Je lui ai proposé toutes sortes de jeux mais rien ne l’accrochait. Le choix de diner fut cependant plus convaincant : un rappel d’un poulet pesto accompagné de pâtes sauce crème pesto qu’on avait cuisiné ensemble quelques semaines auparavant l’alléchait! Par chance, même si j’en avais romantiquement dévoré une portion avec moi-même et une chandelle la veille (par un étrange hasard), il m’en restait une couple d’escalopes déjà préparées dans le congélateur. Pâtes crème et pesto, et broco indignement congelé complèterait le tout. Quelles sont les chances pour qu’elle réclamme mon menu de la veille, me suis-je demandé. Mais qu’importe! La vie parfois. Faudra intégrer le tout au menu permanent, c’est un succès chez mes deux moussaillons! Ca relève presque du miracle!

On a préparé ça ensemble, en essayant de lui inculquer quelques principes de base de la cuisson des pâtes et de la préparation de diner. Nous mangeâmes goulûment puis le courage me manqua pour convenablement lui montrer chaque étape qui suit le repas… Résultat d’une TSA dyspraxique et d’une TDAH brulée. Elle a quand même inséré quelques assiettes dans le lave-vaisselle, la capsule dans le compartiment et appuyé sur le piton pour que la machine lave la vaisselle par magie!

On a joué un peu, j’ai probablement trop cherché la connection avec ceux qui sont loin à l’aide de mon appareil de communication magique plutôt que d’être présente à la moitié de ce qui me tient le plus à cœur au monde (ma fille), parce que quand ca arrive, elle se met a tout détruire sur son passage, comme ses jouets, pour avoir de l’attention. Super technique! C’est clairement à retravailler :-/.

Trop énervée, pour ne pas dire au bord de l’hystérie, c’était le temps de gagner le lit douillet pour un repos nécessaire… Mais encore fallait-il… refaire son lit, victime d’un débordement lors de mon dernier jour de garde. Hystérique, elle se roulait joyeusement dans les couvertures en souhaitant que je fasse comme si de rien n’était et que je la cherche. Ptite cocotte. On a fait le lit, moi semi désespérée, semi ravie, puis on a essayé de dormir. Pour une raison étrange, après une première tentative de s’assoupir doucement, l’hystérie s’est réemparée d’elle et je devins la cible d’attaques : coups de tête et coups de pieds en riant… après quelques menaces de quitter la pièce et de la laisser dormir seule, elle s’est approchée, je l’ai pris doucement alors qu’elle embarquait sur mon lit, lui ai offert de dormir près de moi, dans mes bras, et on a finit en cuillère, alors qu’elle s’assoupit enfin, relâchée et sereine. Un moment précieux pour une cocotte qui semble toujours fuir de tels rapprochements, et une maman touchée, reconnaissante, de partager un si rare doux moment… Quand notre fille a traversé tant d’épreuves, c’est difficile, dans de tels moments, de ne pas invoquer quelque puissance supérieur et de remercier la vie qu’elle soit toujours là, avec un potentiel encore à découvrir. Gratitude, Compassion, espoir…

Ce délicieux moment fut bref! Le sommeil léger, le chien se tassa peut-être 15 minutes plus tard avant qu’elle ne s’éveille. Le moment s’étira quand même quelques minutes, échangeant câlins et bisous, avec ma grande puce qui appréciait « C’est bon, des câlins ».

Ma mission reprit donc quelques minutes plus tard, après que j’eusse mis mon social à date (interagit avec ma gang). Je me sauvais donc pour aller travailler quelque part, à l’aventure, où la vie me mènerait.

Marcher, observer ma posture, trouver un ptit café en direction de la montagne. « Maman, tu vas aller dans la forêt? » m’avait demandé mon fils, quand je leur ramenai notre bête. Inspiration divine ou suggestion, je laissai mes pas me mener vers cette étendue de rare nature dans notre belle vile située à quelques pas: Le Mont-Royal.

Pour une raison étrange, j’ai cru bon d’autoriser mon ordi à trouver le moyen de faire des mises à jour avant que le ptit café où j’avais pris racine ne ferme! Il était donc temps pour une pause et pour poursuivre l’aventure.

Je vous écris ces quelques lignes du haut du belvédère du Mont-Royal. Un Arc-en-ciel m’accueillait dans les paysage, magnifique vue, au-dessus de l’un des arrondissements de la Rive-Sud de Montréal. Ma geographie en la matière était trop faible pour que je sache de où il semblait émerger. Mais qu’importe, je ressentais une grande gratitude comme j’en ressens souvent devant les merveilles de la nature. Merci la vie! Un ptit cadeau comme elle en fait parfois, comme pour dire : bravo la mère ! C’est là qu’il fallait que tu sois. J’admets aussi que ce n’était pas s’en évoquer mon rendez-vous de la semaine avec un mystérieux bonhomme, a qui j’avais donné rendez-vous dans les environs quelques jours plus tard… Était-ce un signe de la vie? Cet arc-en-ciel émergeait-il d’où un futur gai se trouverait?

Je me pris donc un ptit drink au café suspendu, probablement suspendu la pour la saison estivale, me suis installée pour écrire sur mon ordi, sagement transporté, entre quelques échanges de textos et d’appels, au rythme de Bob Marley et ses suppportaires, rythme qui crie de ralentir et de profiter de la vie avec un ptit join bien roulé.

Mot clé: ra.len.tir…


Mon élan s’interrompit étrangement: Voila qu’un jeune homme, d’à peine plus de 10 ans, fouille dans la poubelle en quête des contenants consignés d’alluminium jettés là sans se poser de question. Il les cueille, les vides, les mets dans son sac. Jsais pas si ses parents le coach pour faire vivre la famille ou si c’est sa propre initiative, pour constituer son fonds d’études ou son argent de poches… Jsais pas si c’est triste, mignon, magnifiquement rempli de conscience pour notre planête qu’on détruit tranquillement ou juste… rien!

C’est ça un esprit en arborescence. Ca part dans toutes les directions! Quand on le maitrise bien, on peut même lui enseigner à lâcher prise…

Après quelques photos du panorama, alors que le soleil se cachait doucement à l’horizon et que le café fermait ses panneaux de plywood pour la journé, pensant que la noirceur envahissait calmement la montagne, j’ai pris le chemin, d’abord dans le stationnement du belvédère, en repensant aux gens qui y viennent pour se frencher dans l’auto de leurs parents, puis sur l’accottement du chemin qui descend la montagne, endroit souvent pointé du doigt pour les accidents mortels qui y sont arrivés. Je marchais calmement, en tâchant de déconnecter de mes habituelles tendances à trop regarder mes appareils de connections, savoir si j’existait encore pour des gens. Je tachais d’apprécier le moment, d’être ici et maintenant, mission du jour alors que j’allais grimper un peu la montagne avec moi même.

A posteriori, je me demande si on est vraiment bien avec soi-même ou si le bonheur n’est vraiment réel que lorsqu’il est partagé… je pense qu’un entre deux rend grand service à tous et qu’on peut se ressourcer de part et d’autre.

Rendue en bas, j’aggripai mon appareil pour constater qu’un amie, plutôt une connaissance, m’avait écrit. Elle attendait l’autobus pour redescendre elle aussi du Mont-Royal! Quel hasard! Et elle m’écrivait à ce moment. J’ai cru pour un instant que j’allais trouver de la compagnie et une nouvelle aventure, mais je sens qu’elle avait aussi choisi de se choisir ce soir là, et n’a pris mon message que quelques jours plus tard.

Je suis arrêtée à l’épicerie sur le chemin du retour, question d’avoir quelques trucs pour mes moussaillons le lendemain. Puis je suis tranquillement rentrée à la maison…

C’était ainsi que se terminait mon week-end avec moi-même!

Voilà, c’est peut être la fin de l’aventure du jour! Pis vous, votre journée?

Une escapade et un TDAH

Ce matin, premier jour de la semaine après la rentrée scolaire, j’ai « pacquetés les ptits » comme on dit (par chance que leur tante en avait fait un bout la veille), accompagné ma fille dans son taxi, fini de préparer les trucs pour mon fils, et l’ai raccompagné à l’école avec notre gros toutou, pour sa marche matinale.

Jusque-là, rien de spécial sinon qu’une maman qui n’a pas eu beaucoup de break de sa charge de maman depuis un moi et qui avait hâte de décrocher enfin!

En promenant la bête, je me disais que j’avais dont hâte d’avoir plus de motivation dans ma vie de tous les jours et que je cherchais donc cette formule magique pour y arriver. J’ai croisé une maman et son fils qui se hâtaient d’arriver, les ai salués, et fini par recroiser la maman à son retour. En jasant avec elle, j’ai réalisé que j’avais oublié de donner à mes enfants leurs médicaments. Vous savez, ces ptites pillules pour qu’ils apprennent a fonctionner plus conformément à ce que la société leur exige?!?

J’ai donc écris à la prof de ma fille, qui avait 2 pillules en sa possession et une autorisation pour les lui donner, j’en ai pris 2 en me disant que la journée serait peut-être plus facile, et je suis allée a l’école de mon fils lui porter sa dose.

Tant qu’à être dans les drogues, je me suis dit qu’il était temps de retourner chez le plus grand dealer de la province chercher les pillules de plus, notamment la prescription de ma fille pour lui faire faire sa raisonnance magnétique cette semaine sans anesthésie générale, et les renouvellements pour mes TDAH et moi-même.

Fière d’avoir eu l’enthousiame d’aller à la pharmacie sans procrastiner, je m’en allais d’un pas décidé vers cette institution où l’on trouve semble-t-il de tout, même un ami! Était-ce déjà l’effet de ces capsules ingérées? Peut-être !

Après avoir parcourus les 700 mètres qui me séparent de mon but, j’empoignai la porte et la poussai vigoureusement. Rien. Elle résistait aussi fort que je pouvais la pousser. Tirer? Allait-ce fonctionner? Pousser encore, tirer. Incrédule, les points d’interrogation dans mon esprit devaient être flagrants quand une dame, aux allures à la fois de vieille sage et de femme de la rue trop propre (elle était quand même située où quémandent habituellement les mendiants) me répondit:

« c’est fermé ».

Fermé? Mais comment, fermé. Ce n’est jamais fermé une pharmacie. Fermé.

« 9:00 » qu’elle dit. « Il n’est pas 9:00 »

Alors voilà que dans un élan de motivation parfois rare, j’avais trouvé le moyen d’anéantir le pourtant si magnifique effort (dans les circonstances, ce genre d’effort est parfois monumental pour moi) en me cognant le nez sur la porte…

Mais je n’étais pas seule. J’avais environ une quinzaine de minutes à attendre. À la fois incrédule quant à l’ironie de cet effort en vain et souvent convaincue que rien n’arrive pour rien, je me suis demandée pourquoi la vie me voulait à cet endroit. J’allais prendre mon téléphone quand cette dame m’interpellait à nouveau pour me parler de ses bobos. Étonnamment, la conversation à pris une tournure assez intéressante quand elle m’a démontrer qu’elle était digne d’une savante folle ou d’une auteure de science fiction! En effet, elle avait hâte que les autos volent parce qu’on allait pouvoir stationner sur les toits et descendre les escalier, mais qu’il faudrait que ça fonctionne au solaire pour ne pas avoir de pollution ET que les rues pourraient alors être reverdies pour limiter encore plus la pollution. Je ne sais pas d’où venaient ses idées mais c’était rafraîchissant de discuter avec elle. Malgré ses apparences douteuses, elle avait clairement des idées rationnelles et innovatrices.

Elle est restée longtemps dans mes pensées aujourd’hui cette dame! Je pensais aussi aux gens dans la rue qui, par divers concours de circonstances fâcheuses, se retrouvent dans une situation précaire malgré eux. En jasant avec une amie, je réalisais aussi comment les plus chanceux et les mieux nantis se retrouvent médicamentés et les moins chanceux et les plus hypothéqués se retrouvent à la rue. Et combien d’esprits vifs s’y retrouvent, tombent dans la drogue, dans la misère, parce qu’ils n’ont pas eu l’encadrement, le soutien, la confiance et la bienveillance de gens autour d’eux. La prévalence des problèmes de consommation de drogues et d’alcool chez les TDAH et les surdoués est de parfois mesurée comme étant de 20% supérieure comparativement à la population en générale. Ça devient une forme d’automédication, de compensation pour essayer de fonctionner dans un monde qui n’est pas adapté aux gens différents. Mais comment pourrait-il être adapté? Certainement pas dans un monde mené par la rentabilité.

Je lisais un article la semaine dernière: « et si on misait sur la diversité plutôt que sur la méritocratie »

Mais on ferait quoi dans un tel monde? Il m’apparaît assez évident que notre modèle tourne mal et nous fait courir à notre perte, tout en échappant trop de gens sur le chemin.

Et portant:

  • très peu d’autres animaux travaillent autant que nous
  • Aucune autre animal ne doit travailler pour vivre, sinon que pour chasser ses repas

J’ai des fantasmes parfois d’un retour à la Grèce antique où les citoyens passaient trop de temps dans les cafés ou sur la place publique a philosopher (bon, ce serait maintenant plus inclusif comme activité), de travail de quelques heures par semaine, de semaines de 4 jours pour tout le monde…